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des Anciens Évêchés de Bretagne, n’a rien d’extraordinaire puisque, au témoignage de plusieurs historiens, Eudon fut inhumé, en 1079, dans la cathédrale de Saint-Brieuc, en présence de ses trois fils, de l’évêque Adam et de plusieurs autres prélats[1].

À ce Penthièvre primitif, appelé aussi oriental à cause de sa position, les successeurs d’Eudon ajoutèrent bientôt, d’une manière définitive, les seigneuries de Moncontour et de Guingamp et, pendant quelque temps, la très ancienne seigneurie de Goëllo, qui s’étendait jusqu’aux portes de Saint-Brieuc, dans la paroisse de La Méaugon.

Les noms de Penthièvre et de Goëllo s’appliquèrent non seulement à deux grandes régions féodales, ils désignèrent bientôt les deux divisions ecclésiastiques de l’évêché de Saint-Brieuc : les archidiaconés de Penthièvre et de Goëllo. En même temps, des abbayes, des prieurés, fondés surtout par les comtes de Penthièvre et enrichis par les évêques de Saint-Brieuc, se groupaient en grand nombre autour de la ville épiscopale. La plus ancienne de ces fondations, celle du prieuré de Saint-Martin de Lamballe, est de 1083[2].

De l’époque un peu vague des légendes et des vieilles traditions, notre histoire locale passe, avec le xie siècle, à celle des chartes, que nous pouvons consulter dans nos dépôts publics. C’est une mine très riche pour quelques-unes de nos villes. Sans être aussi abondante pour celle de Saint-Brieuc, elle fournit cependant à son histoire d’utiles matériaux.

Il paraît que le duc de Bretagne s’était réservé, dans le partage fait avec Eudon, la juridiction sur les biens des églises et des monastères car, malgré les prétentions contraires des comtes de Penthièvre, la juridiction de l’évêque de Saint-Brieuc, connue sous le nom de Regaires, a toujours relevé du duc de Bretagne, puis du roi de France. L’évêque était ainsi le chef temporel et spirituel des habitants. La ville de Saint-Brieuc a donc été, avant tout,

  1. Histoire de Bretagne, par dom Lobiaeau, t. i, l. i.
  2. Archives du département.