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au moyen-âge, une cité épiscopale, sur laquelle le mérite ses évêques a seul jeté un peu d’éclat jusqu’au xvie siècle. C’est assez dire pourquoi nous allons donner les noms des plus illustres, en y rattachant les principaux faits de l’histoire locale.

La liste des évêques de Saint-Brieuc commence au xie siècle, mais elle n’est établie d’une manière suivie que vers le milieu du xiie. À cette époque, l’élection appartenait au chapitre, et la ratification, au métropolitain.

Le premier évêque qu’on puisse citer d’une manière certaine est Adam, que dom Lobineau fait figurer, comme nous l’avons vu, aux obsèques d’Eudon dans la cathédrale, en 1079, encore les chroniqueurs ne sont-ils pas d’accord sur les dates du commencement et de la fin de son épiscopat.

L’année 1080 vit tenir à Saint-Brieuc un concile ayant pour but, d’après une lettre du pape Grégoire VII, de régler le différend entre les églises de Dol et de Tours, au sujet du droit métropolitain[1]. Ce différend ne fut terminé qu’un siècle plus tard par le pape Innocent III, qui rendit à l’archevêque de Tours la juridiction sur les évêques bretons.

Sans insister sur la suite des évêques qui n’ont joué aucun rôle et dont on peut relever les noms en compulsant les chartes des monastères[2], nous ne mentionnerons, au xiie siècle, que deux faits : la tenue d’un concile dans notre ville et la découverte des reliques de saint Brieuc.

Le concile fut tenu, dans la première moitié du siècle, du temps de l’évêque Jean et sous la présidence de Geoffroi Le Roux, archevêque de Dol. L’abbé Ruffelet a

  1. « Concilium Sanbrioci in Armorico, provideutibus Gregorii papæ vii legatis, de jure metropoleos inter Dolensem et Turonensem ecclesias agitato, celebratum anno 1080. » (Extrait cité dans les Anciens Evêchés de Bretagne, t. I, p. 87).
  2. Une de ces chartes, passée en 1144 devant l’évêque Rolland et concernant le prieuré de Saint-Martin-de-Lamballe (Archives des Côtes-du-Nord), n’est pas sans intérêt pour notre histoire locale. On y cite parmi les témoins de l’acte : « de equestri ordine Gaufredus, pretor de Sesson », le chevalier Geoffroi, capitaine de Cesson.