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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/392

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propriétaires à se porter vers les quartiers du nord et du sud, c’est-à-dire vers la mer et la gare.

Il est impossible de quitter le quartier de l’ouest, sans faire une station sur la côte Saint-Pierre. L’église qui s’ouvre devant nous, surmontée d’une statue, est N.-D. d’Espérance. Le 25 mars 1848, Mgr Le Mée avait autorisé, à la demande de M. l’abbé Prud’homme, une association de prières pour le salut de la France, sous le vocable de N.-D. d’Espérance, et le pape Pie IX avait érigé cette association en archiconfrérie, par bref du 8 août, en l’étendant au monde catholique. M. Prud’homme entreprit aussitôt de rebâtir la chapelle, pour la rendre digne de l’association dont elle était le siège ; mais elle ne fut achevée et livrée au culte qu’à l’ouverture du mois de Marie, en 1855. Ce sanctuaire est devenu l’objet d’une vénération particulière, qui s’est manifestée surtout par le couronnement de N.-D. d’Espérance, le 31 juillet 1865, et par la fête du Pèlerinage, le 7 et le 8 septembre 1873.

L’église de N.-D. d’Espérance, bâtie sur les plans de M. l’abbé Prud’homme, est un bijou d’architecture ogivale de la meilleure époque. C’est surtout par le travers septentrional qu’apparaît, sous un jour favorable, la coupe hardie et gracieuse de ce vaisseau, qui semble prêt à voguer dans les airs. Au milieu du parvis se dresse un calvaire de granit, imposant et sévère. Une baie ogivale conduit à un porche garni de dix statues, dont quelques-unes sont d’un beau caractère. Elles sont dues à M. Ogé, ainsi que presque toutes les sculptures de l’édifice. À l’intérieur, l’âme est saisie par un ensemble plein de grâce, de pureté et d’harmonie. Rien de plus hardi que les colonnettes sur lesquelles la voûte repose comme une tente ; rien de plus touchant que les ex-voto qui couvrent les murs. Partout, l’art catholique a multiplié ses merveilles. Les vitraux, renouvelés des verrières du xiiie siècle, font revivre les saints et les saintes de Bretagne et les pèlerinages bretons ; une grille d’une grande richesse entoure le chœur ; la chaire est une page biblique, dont l’exécution fait honneur à un artiste de Saint-Brieuc, M. Guibé, mais dont