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la place véritable eût été dans une cathédrale. On célèbre, à N.-D. d'Espérance, le mois de Marie avec une dévotion particulière. C’est de cette église que sort, chaque année, le 31 mai, la procession aux flambeaux, dite du Pélerinage, qui parcourt les principaux quartiers et est devenue l’une des fêtes de notre ville.

Au pied de la côte Saint-Pierre, quelques établissements attirent l’attention. C’est d’abord, dans la rue Vicairie, la florissante école des frères de la Doctrine chrétienne, dont la chapelle est un souvenir d’amour maternel et de douleur résignée. Mmme Du Clésieux l’a fait bâtir, pour y déposer le corps de son fils. Une statue tumulaire, en marbre blanc, placée dans une crypte du sanctuaire, représente le jeune capitaine des mobiles, couché sur son lit de souffrance. Le sculpteur, M. Le Harivel-Durocher, a fait preuve de talent dans l’exécution. Nous le féliciterons surtout d’avoir fidèlement rendu l’expression de bonté qui régnait sur les traits d’Augustin Du Clésieux.

À peu de distance de la Vicairie, sur le chemin de Brest, un ouvroir de jeunes filles, connu sous le nom de Nazareth, a été fondé, en 1837, par Mlle de La Ville-Chapron. Ces jeunes ouvrières, sous la direction de maîtresses formant une association pieuse, s’occupent, avec une grande habileté, de travaux d’aiguille et de la confection des ornements d’église. Nazareth et sa charmante chapelle, bâtie, en 1848, sur les plans de M. l’abbé Ducouédic étaient, il y a quelque temps, le siège d’œuvres charitables, et notamment du patronage, dont l’abbé Gautier était l’âme, et dont M. le chanoine Le Breton a été, après lui, le zélé directeur.

Dans la rue Léquyer, l’établissement des Maristes, fondé en 1864, a réuni quelque temps un cercle catholique d’ouvriers dans sa gracieuse chapelle, l’une des premières œuvres de M. Angier. Ce cercle était en pleine voie de prospérité. Un don généreux de M. de La Noüe avait permis de bâtir une vaste salle, où l’on offrait aux membres des réunions agréables et utiles. La fermeture de ce cercle par l’autorité supérieure fut le prélude de l’expulsion des Maristes qui eut lieu, le 4 novembre 1880, en exécution des