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pelle est un modèle de l’élégance et du goût artistique qu’on retrouve dans tous les couvents du Sacré Cœur.

Si l’on passe de la rue Saint-Benoit, souvenir des Bénédictines du Calvaire, à la rue Madeleine, souvenir de l’ancien hôpital, on arrive au bureau de bienfaisance, tenu par les filles de Saint-Vincent de Paul. Là, tout est simple, et bien des misères y sont soulagées. Les sœurs de la Charité dirigent non seulement le bureau de secours aux malades, mais elles ont créé deux ateliers, où elles occupent environ 100 jeunes filles et 30 jeunes garçons, qui habitent tous dans l’établissement. Cette œuvre excellente date presque du retour à Saint-Brieuc des dames de la Charité. Une salle d’asile permet de commencer, au Bureau, l’éducation des enfants pauvres et abandonnés. L’école communale des filles est placée à proximité, en attendant que la ville puisse l’installer dans un local plus vaste.

Du Bureau de bienfaisance, on aperçoit l’église Saint-Michel. Cette église, dont le style (genre classique) a été vivement critiqué, a été construite, en 1837, par M. Lorin, architecte de la ville. L’extérieur ne plaît pas, en général, et ne révèle guère une œuvre d’art, mais l’intérieur efface cette impression fâcheuse. L’architecture ogivale éveille bien davantage le sentiment religieux ; mais on ne peut s’empêcher de reconnaître à Saint-Michel, dans l’ordonnance générale, et même dans beaucoup de détails, l’expression d’une pensée chrétienne. Sans cette manifestation, il n’y a pas d’édifice religieux ; mais, si elle se produit, il ne faut pas être trop exclusif, en rejetant un type consacré par d’illustres basiliques. La décoration de Saint-Michel est soignée. Les peintures murales, exécutées par M. Donguy, de Saint-Brieuc, suivant un plan de Mgr David, font un effet satisfaisant dans leur cadre de pierre, dont elles atténuent un peu la dureté. Elles sont traitées avec convenance. Au point de vue de l’art, on examine surtout un remarquable tableau de sainte Anne et deux statues de Barré, une Vierge et un saint Jean-Baptiste, qui annoncent, a-t-on dit avec raison, un talent élevé, mais peu religieux.