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accepté par Jeanne de Penthièvre, qui donna une nouvelle preuve (le désintéressement en jurant la paix, par la noblesse, le clergé et notamment l’évêque de Saint-Brieuc, Guillaume Anger ; mais ce qui rend cet acte encore plus important pour nous, c’est que les bourgeois de Saint-Brieuc le ratifièrent « le pénultième jour d’avril 1381 », avec Hélie Du Rouvre, sieur de Boisboissel, chevalier, « capitaine de Saint-Brieuc des Vaulx. »[1]. L’approbation des bourgeois fut donnée à part, après celle de leur capitaine, et nous insistons sur ce fait, parce que c’est la première fois, croyons-nous, que les bourgeois de Saint-Brieuc sont cités dans l’histoire de Bretagne. Ils étaient organisés sans doute, depuis quelque temps, suivant cette forme moitié religieuse, moitié civile, qu’on appelait le général de la paroisse, c’est-à-dire la généralité des habitants ; mais les preuves de cette organisation font défaut.

Nous venons de citer un capitaine de Saint-Brieuc. Pour les auteurs des Anciens Evêchés de Bretagne, le château de Saint-Brieuc n’était autre que celui de Cesson. Nous croyons, au contraire, qu’ils étaient parfaitement distincts, au xive siècle, et que le château de Saint-Brieuc était la cathédrale, pourvue de quelques ouvrages avancés et assez bien fortifiée pour soutenir un siège.

On trouve d’ailleurs, à côté des gouverneurs de Cesson, des capitaines de Saint-Brieuc[2]. Parmi ces derniers, nous avons déjà cité Henri de Plédran et Hélie Du Rouvre. Celui-ci était appelé naturellement à cette charge comme prévôt de l’évêque, en qualité de seigneur du Boisboissel ; mais peut-on ranger parmi ses successeurs Simon et Alain de Montbourcher, qui furent investis par le duc de Bre-

  1. Dom Morice, Preuves, t. ii, 277.
  2. Capitaines de Saint-Brieuc : 1353, Henri de Plédran ; 1381, Hélie Du Rouvre ; 1387, Olivier de Kermeno ; 1388, Alain et Simon de Montbourcher ; 1403, Jean Ragueuel et Guillaume Brossay. À part les derniers qui ont été nommés par le duc, il est probable que les capitaines de Saint-Brieuc n’étaient ordinairement que les prévôts de l’évêque ; aussi ne sont-ils plus cités à partir du xve siècle. Ce n’est qu’à la fin du xviie qu’on a créé les gouverneurs de Saint-Brieuc.