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Les nobles qui résidaient en ville, au commencement du xve siècle, étaient les Ploufragan, les Du Rouvre, les Le Nepvou, les Gourio, les Lamorgant, les Le Breton, les Turnegouet. Les Penmarch n’y vinrent qu’à la fin du siècle, à la suite de l’évêque, leur parent. Ils possédaient tous des terres dans les paroisses voisines. Ploufragan et Trégueux comptaient un grand nombre de maisons nobles, relevant de l’évêché ; Langueux et Cesson n’en avaient que quelques-unes. C’est dans ces manoirs qu’habitaient les Auffray, les Budes, les Beaulieu, les Cadoret, les Dolo, les Du Rufflay, les Lalande, les Le Forestier, les Berthelot, les Néant, qui faisaient en réalité partie de la ville épiscopale, parce qu’ils étaient du fief de l’évêque. En dehors de ce fief, mais dans le voisinage, Plérin et Trémuson avaient les Couvran, les Bérard et les Bréhand[1].

À côté du quartier du clergé et de la noblesse, les rues aux Filotiers, aux Toiles, aux Tanneurs, situées dans la partie marécageuse de la ville, étaient réservées, comme l’indique leur nom, aux ouvriers et à la petite industrie. Dans la rue de Gouët et la Grand’Rue ès Marchands, on commençait à bâtir quelques-unes de ces riches habitations, que le haut commerce devait y multiplier dans le siècle suivant.

Dès 1381, nous avons signalé l’apparition des bourgeois de Saint-Brieuc dans un acte politique, quand ils ratifièrent par leurs procureurs le second traité de Guérande. Au xve siècle, ils figurèrent bien des fois dans les grandes assemblées de la nation, États ou Parlements généraux. Quelquefois leur procureur y était désigné par son nom, comme en 1451 et 1455 ; le plus souvent, il ne l’était que par sa qualité. Quoi qu’il en soit, Saint-Brieuc était classé au rang des bonnes villes, appelées à voter l’impôt et à donner leur avis dans les affaires importantes. L’assemblée des bourgeois était-elle devenue une communauté de ville en dehors de l’église, ou bien était-elle encore le

  1. Archives des Côtes-du-Nord. (Fonds des titres féodaux et des titres de famille). — Bibliothèque de la ville de Saint-Brieuc. (Réformation de la noblesse, de 1426.)