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Compadre n’ouvre-t-il pas avec honneur, dans cette histoire, la Liste des honnêtes bourgeois, appelés à gérer les affaires de la ville de Saint-Brieuc ?

Au mois de novembre, Mercœur reprit la tour de Cesson, qui reçut 400 coups de canon, suivant le manuscrit de M. de Piré. Il la conserva presque jusqu’à la fin des hostilités. Dans ses lettres « donne au camp a St Brieu le douziesme jour de novembre mil cinq centz quatre vingtz douze, » Mercœur reçut, avec de curieux considérants[1], les bourgeois dans le parti de l’Union et leva la saisie qu’il avait fait apposer sur leurs biens.

Parmi les recettes assez légères du compte de la fabrique, il est question de 12 justes de froment, dont le payement avait été retardé jusqu’au mois de novembre, à cause de la guerre. Elles furent saisies par le commis aux vivres de l’armée de Mercœur, qui assiégeait la tour.

Le chapitre de la cathédrale n’était pas mieux traité. Des notes, rédigées après la guerre pour suppléer aux registres des délibérations, font connaître qu’aux mois de novembre et de décembre, le service divin avait été suspendu et que les coffres des archives avaient été de nouveau fracturés.

1593. — Au mois de juin, Mercœur ordonnait encore

  1. Philipes Emanuel de Lorraine... ayant puis nagueres pris reduict et remis en lobeissance de notre St party et notre aucthoritte la Tour de Cesson et ville de St Brieu qui estoinct tenues et occupees par les ennemys de notre dit party et obeissance du roy de Navare, Tellement que pour raison de ce les juges et officiers en ma juridiction de Lamballe auroient faict mettre et aposer les saesies sur tous et chacuns les biens ou de la plus grand part des bourgeois dudit St Brieuc, Nous ayant iceulx bourgeois et habitans dict et remonstre que ce quils avoient tenu ledit party contraire navoict este que a leurs tres grand regret et par la force et violance des dits ennemys et quaujourdhuy ils nont rien sy cher ny en plus grande recommandation que embrasser notre dit St party et vivre soubz notre authorite et obéissance et a ceste fin jurer le serment de ladite Ste Union en tel cas requis et acoustume, Nous suppliant de leur voulloir acorder main levee de tous et chacuns leurs dits biens pour ladvenir, A ces causes, etc. (Copie collationnée à l’original, le 28 novembre 1592, par le greffier de la Cour royale de Saint-Brieuc. — Archives Du Bois de La Villerabel).