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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/89

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d’égailler sur les habitants de Saint-Brieuc 500 écus, « pour le deffault par eux commis aux fortifications de la tour de Cesson. »

Les mêmes habitants qui s’étaient fait représenter aux États de la Ligue, tenus à Vannes au mois de mars, n’en députèrent pas moins Prégent Le Normant, leur procureur, aux États que le roi avait convoqués à Rennes, au mois de septembre. Depuis 1590, il n’y avait pas eu, dans le parti royaliste, de session importante. Une simple commission de membres des trois Ordres avait même, en 1591, enregistré les lettres et les mandements, « sans préjudice des libertés de la province. » En 1593, les États furent assez nombreux : il s’agissait d’obtenir du roi de bons généraux et de négocier, avec la reine d’Angleterre et les États des Pays-Bas, des emprunts qu’on déclarait indispensables pour continuer la guerre. On les vota en principe, mais on eut bientôt la preuve qu’il ne fallait d’aucune manière compter sur les étrangers. Du reste, un événement plus important pour le parti royaliste venait de s’accomplir, bien qu’il n’ait pas eu de conséquences immédiates en Bretagne : c’était la conversion de Henri IV.

1594. — Il fallut néanmoins combattre. Cette fois, les troupes royales avaient à leur tête un homme de guerre expérimenté, le maréchal d’Aumont. Il rétablit d’abord la discipline dans son armée, réprima quelques chefs de bandes, qui étaient de véritables bandits ; puis, il s’avança par Saint-Brieuc vers Guingamp et, de là, il dirigea d’heureuses opérations en Basse-Bretagne.

1595. — Cette année se passa presque tout entière en escarmouches. Les habitants de Saint-Brieuc n’en furent pas moins obligés de négocier avec les deux partis. Tantôt, c’était le maréchal d’Aumont qui leur accordait une sauvegarde, à son retour de Basse-Bretagne ; tantôt, c’était Mercœur qui les prenait sous sa protection, leur permettant d’arborer ses armoiries à l’entrée de la ville, les autorisant à trafiquer librement par terre et par mer, en Espagne ou partout ailleurs. Tout cela se payait en argent