Ton audace, à la fin, a comblé la mesure :
Va, tout respire en toi la fourbe et l’imposture.
Dieu m’a promis le trône, et Dieu ne trompe pas.
Dieu promet ses fureurs à des princes ingrats.
Crois-tu qu’impunément ta bouche ici m’outrage ?
Crois-tu faire d’un Dieu varier le langage ?
Sais-tu quel sort t’attend ? sais-tu…
C’est que ton propre bras va punir tes forfaits ;
Et qu’avant que des cieux le flambeau se retire,
Un Dieu justifiera tout ce qu’un Dieu m’inspire.
Adieu, malheureux père ! adieu, malheureux roi !
Non, non, perfide, arrête ! écoute, et réponds-moi.
C’est souffrir trop longtemps l’insolence et l’injure :
Je veux convaincre ici ta bouche d’imposture.
Si le ciel à tes yeux a su les révéler,
Quels sont donc ces forfaits dont tu m’oses parler ?
L’ombre les a couverts, l’ombre les couvre encore,
Saül ; mais le ciel voit ce que la terre ignore.
Ne tente pas le ciel.