brasure d’une des fenêtres de la salle, où la foule qui l’enferme la contemple du moins avec respect.
XX
Le roi était parvenu jusqu’à l’embrasure profonde de la fenêtre du milieu. Acloque, Vannot, d’Hervilly, une vingtaine de volontaires et de gardes nationaux lui faisaient un rempart de leurs corps. Quelques officiers mettent l’épée à la main. « Remettez les épées dans le fourreau, leur dit le roi avec tranquillité ; cette multitude est plus égarée que coupable. » Il monte sur une banquette adossée à la fenêtre, les grenadiers y montent à ses côtés, d’autres devant lui ; ils abaissent, ils écartent, ils parent les bâtons, les faux, les piques qui flottent sur les têtes de la foule. Des vociférations atroces s’élevaient confusément de cette masse irritée : À bas le veto ! Le camp sous Paris ! Rendez-nous les ministres patriotes ? Où est l’Autrichienne ? Des forcenés se dégageaient à chaque instant des rangs et venaient vomir de plus près des injures et des menaces de mort contre le roi. Ne pouvant l’approcher à travers la haie de baïonnettes croisées devant lui, ils agitaient sous ses yeux et sur sa tête leurs hideux drapeaux et leurs inscriptions sinistres. L’un d’eux se lançait sans cesse, une pique à la main, pour pénétrer jusqu’au roi. C’était le même assassin qui deux ans plus tôt avait lavé de ses mains, dans un seau d’eau, les têtes coupées de Berthier et de Foulon, et qui, les portant