SCÈNE QUATRIÈME
est à deux pas de Toussaint.
C’est moi !… Reconnais-tu, chef qu’un peuple révère,
Celui que tu connus quand tu rampais à terre ?
Celui qui t’a tracé le sentier de tes pas,
Et qui t’a dit ton nom, que tu ne savais pas ?
Sa couronne a blanchi, mais c’est lui !… c’est le moine
Que je vis à Jacmel.
Je me sens devant lui tout saisi de respect.
Mon père, comprenez mon trouble à votre aspect.
Fier de ma mission, effrayé de la vôtre,
Je ne sais de nous deux qui doit respecter l’autre.
Oui, je vous reconnais, et je tombe à genoux.
Votre nom m’a prédit ; Dieu voit et parle en vous !
Dieu parle, mon enfant, dans toute créature ;
C’est un oracle sûr qu’une grande nature.
Ton front portait écrit l’avènement du noir :
Le prophète était toi, je n’ai fait que te voir.
Dieu ne fait voir ainsi qu’au regard qu’il dessille.
Gloire à l’esprit des saints où sa lumière brille !