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» Mon teint noir devient blanc, quand l’ardeur du combat vient embraser mon cœur ; mon amour devient extrême ; la persuasion alors n’a plus d’empire sur moi.

» Que mon voisin soit toujours triomphant, mon ennemi humilié, craintif et sans asile !

» Par le Tout-Puissant, qui a créé les sept cieux et qui connaît l’avenir, je ne cesserai de combattre jusqu’à la destruction de mon ennemi, moi, le lion de la terre, toujours prêt à la guerre.

» Mon refuge est dans la poussière du champ de bataille.

» J’ai fait fuir les guerriers ennemis, en jetant à terre le cadavre de leur chef.

» Voyez son sang qui découle de mon sabre.

» Ô Beni-Abess, préparez vos triomphes, et glorifiez-vous d’un nègre qui a un trône dans les cieux.

» Demandez mon nom aux sabres et aux lances, ils vous diront que je m’appelle Antar[1]. »

Le père d’Ablla, ne voulant pas donner sa fille à Antar, avait quitté la tribu pendant son absence. À son retour, ce héros, ne trouvant plus sa cousine, dit les vers suivants :

  1. Courageux.