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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

mières maisons, et l’apparition des premiers documents mentionnant le village en formation. A moins de références probantes, que l’on ne rencontre pour ainsi dire jamais, on ne peut donc que bâtir sur des hypothèses, si l’on veut à toute force donner des dates ou fixer les raisons de la naissance ou du point de départ d’une localité. C’est le cas, notamment, de la Chapelle-Sainte-Geneviève ou de la Chapelle-Saint-Denis, pour la fondation de laquelle la légende ne nous signale qu’un oratoire situé entre Paris et Saint-Denis, et où venait prier sainte Geneviève. Si l’on n’y prend garde, l’imagination aura vite fait de construire quelques maisons autour de cette chapelle et d’affirmer que là est le point de départ du village. La chose est peut-être exacte, mais il se peut aussi qu’elle ne le soit pas.

Quoi qu’il en soit, le souvenir de sainte Geneviève était encore assez vivace à la Chapelle pendant le moyen âge pour que, au XIIIe ou au XIVe siècle, on ait sculpté en relief, sur le couronnement de la porte de l’église, quelques faits de sa vie, sculptures que vit encore l’abbé Lebeuf au milieu du XVIIIe siècle[1].

Ajoutons que ce même auteur, du vocable qu’il a lu dans le pouillé de Paris, du XIIIe siècle . Capella S. Genovefœ, infère qu’à cette époque la localité était dénommée la Chapelle-Sainte-Geneviève. C’est également le terme qui revient dans un acte d’affranchissement de 1229, accordé aux habitants par Odon, abbé de Saint-Denis. Dans tous les cas, le nom de la sainte se retrouve dans un grand nombre d’actes postérieurs, concernant soit la localité, soit son église paroissiale, et dont la mention peut se résumer dans une formule semblable à

  1. Histoire de la Ville et du diocèse de Paris, par l’abbé Lebeuf. Édition Féchoz, t. I, p. 458.