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29 SEPTEMBRE.


ments nouveaux. Créons des généraux avec des capitaines !

Les Prussiens s’en vont en promenade militaire contre nos pauvres petites armées de province, tandis que M. Trochu baye aux corneilles. La grosse affaire n’est pas de nous mieux défendre, de nous mieux enfermer : c’est d’inquiéter l’ennemi, de le harceler, c’est de faire contre l’invasion la guerre que les Espagnols ont faite aux armées du premier empire ; il faudrait, tous les jours, toutes les nuits, lancer des hommes de bonne volonté autour des campements ennemis pour jeter l’alarme et la terreur. Je suis sûre que nous allons attendre indéfiniment une sortie que nous ferons, quand les hommes seront équipés, astiqués, qu’il ne leur manquera plus un seul bouton de guêtre, ce qui est le dernier mot de la perfection militaire en France !

J’avais à faire au palais de l’Industrie, et nous étions, la directrice de la lingerie et moi, au premier étage, quand on vint nous avertir que nous allions entendre les cris de deux hommes qu’on amputait. Il faut, en ce moment, habituer son oreille aux