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CHAPITRE IX

LA TUQUE PERCÉE

Jacques Rusot était un homme dans les cinquante ans. Il avait jadis possédé une certaine richesse en terres, en troupeaux de bêtes à cornes et surtout en pièces d’argent. Il avait été renommé pour sa très grande habileté à faire des marchés fructueux ; lorsqu’il se rendait sur le marché avec ses troupeaux d’animaux gras, il en revenait toujours satisfait avec son gousset bien rempli de pièces sonnantes d’or et d’argent.

Au moment où commence cette histoire, tout était changé dans la vie de Jacques Rusot qui venait d’éprouver malheurs sur malheurs, comme Job des récits bibliques, il en était réduit à la misère noire, au dernier dénuement. Sa détresse était pénible à voir.

Tard l’automne, lorsque toutes ses récoltes étaient engrangées, une nuit, la foudre était tombée sur ses bâtiments et avait réduit tout en cendre à l’exception d’une vieille grange éloignée du reste, qui menaçait de tomber en ruine. Ce n’est pas tout ; le feu s’étant propagé à ses étables, tous ses beaux animaux gras avaient péri dans les flammes. Pour comble de malheur, dans l’hiver qui suivit, un nouvel incendie