Page:Lambert - Journal d'un bibliophile, 1927.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

geurs ». Elle était d’un certain Jules Bonin et avait été publiée à Springfield, vers 1884, si ma mémoire ne fait pas défaut.

Plus tard, je me procurai cette brochure, quel gâchis !

Je ne sais si l’auteur avait voulu imiter Gallant, dans ses « Mille et une nuits », mais tout était pêle-mêle, dans cette courte mais trop longue narration, qui n’avait ni forme ni fond, ni queue ni tête, qui disait beaucoup de sottises et finissait sans rien dire.

J’ai vu des œuvres qui demandaient commisération, mais aucune n’avait atteint ce degré de nullité littéraire.

Un professeur allemand enseignant le « parisian french » n’aurait jamais pu surpasser cela.

Le curé Hevey prit la brochure, y jeta un coup d’œil rapide, garda un air sérieux et la remit à la femme en disant que son jeune garçon s’y connaissait peut-être mieux que lui sur les récits d’aventures extraordinaires, mais que pour lui c’était se donner beaucoup de mal et perdre son temps que de déchiffrer des casse-têtes chinois et des pyramides d’Égypte.


J’ai lu ce livre. Je n’ai pu en comprendre le sens. D’ailleurs j’ai à peu près oublié ce qu’il contenait. Mais, comme aventures extraordinaires et compliquées, cela ne pourra probablement jamais

être égalé.


100