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LAIDE

Vérone, régnait encore triomphante à Paris.

Madame Guy Romain décida que sa toilette serait une robe en satin de deux tons harmonieusement fondus, blanc sur blanc, l’un jauni, l’autre clair. Le corsage, la jupe furent ornés de biais en draperies sur lesquels coururent des branches de mimosas naturels. Autour du cou et des bras de la femme s’enroulaient de fines perles d’or, comme en portent les femmes de la grande Grèce.

Quand Hélène reçut ses invités dans ce boudoir, dont les murs étaient recouverts de fleurs semblables aux fleurs de sa robe, elle fit une impression extraordinaire. On eût dit que, détachée par magie de la tenture, elle allait y rentrer après une courte apparition.

L’attrait de cette fête, son intérêt de curiosité pour les femmes surtout, c’était le retour de Guy Romain. On avait tant causé du mariage d’Hélène, de son abandon, de sa maladie, que tout le monde savait son histoire aussi bien qu’elle. On n’ignorait rien, pas même le billet