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LE MANDARIN.

orgueil en est exalté à tel point qu’ils parlent sans cesse de leurs canons et de leurs vaisseaux de guerre, jamais de leur raison.

« Tu me diras que l’industrie des étrangers surpasse toutes nos prévisions ? Moi, qui ne me laisse pas éblouir, écoute ce que je te répondrai : le Tao-Li est avare de ses principes de vie envers les barbares, et leur fécondité se trouvant restreinte, ils sont forcés de remplacer les bras humains par des machines grossières. Mais conviens-en, fils de Koung-Tseu, leur commerce n’est pas comparable à celui de la Chine ?

« Tu as pu juger par toi-même de nos dispositions bienveillantes à l’égard des étrangers. Notre ennemi le plus impérieux, lord Elgin, n’a-t-il pas trouvé, après l’odieux bombardement de Canton, nos commerçants disposés à oublier l’injure gratuite qui venait de nous être faite et à continuer leurs échanges avec les commerçants de sa nation !

« Le fils du ciel, dans sa magnanimité, crut devoir blâmer la manière d’agir du vice-