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RENCONTRES ET ENTRETIENS

endormis, quand des cris : au feu ! au feu ! retentirent dans la maison. Vous dire le brouhaha indescriptible qui s’ensuivit est impossible. Enfin, après beaucoup de bousculades, quand tous furent réveillés, nous rendant compte qu’il n’y avait pas apparence de danger immédiat, nous nous mîmes à chercher où était le feu en question. Rien : pas plus de feu que sur la main. C’était un rêve ! mon oncle, qui s’était couché l’estomac chargé par de trop copieux repas avait eu le « pesant » ; il s’était mis à rêver que le feu était à la maison. Sous l’effet d’une oppression intense, il s’était levé en criant : au feu ! au feu ! Pour un « fouto » feu follet, c’en était un celui-là, sûr.

Le lendemain, brisé par l’émotion de la nuit et par les copieuses libations en joyeuse compagnie, je résolus de m’éloigner et d’aller voir une tante qui demeurait dans la deuxième paroisse de ce dernier endroit. Là, du moins, je me promettais de prendre un bon repos, de rattraper le temps perdu. Le lendemain soir, j’arrive chez ma tante : après avoir conversé quelque temps avec elle et les autres membres de la famille, de bonne heure je monte à la chambre qu’on m’avait assignée, pour prendre enfin le repos tant désiré. Toute la famille en avait fait