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UN PARRAIN DE MALHEUR

Je ne m’arrêterai pas à décrire le paysage que nous traversâmes. Le trajet se fit gaiement, soupçonnant bien peu la grande surprise qui nous attendait à S… En effet, en descendant du tramway, le premier homme qui se présenta à nous fut Jean C…, l’ancien voisin de mon ami, à Manchester, le parrain de malheur enfin, celui que nous aurions tant aimé rencontrer.

Les premiers moments de surprise passés, et les formalités de politesse accomplies, le père Jean nous invita à nous rendre chez lui, en sa demeure à quelques pas de là seulement. Il va sans dire que nous acceptâmes l’invitation avec empressement. Pour moi, je me promettais bien d’avoir le mot de l’énigme, sur les étranges paroles du père Jean, racontées par mon vieil ami.

La réception à la maison fut des plus chaleureuses. On s’empressa autour de mon ami, qui dut répondre à une multitude de questions amicales sur sa santé celle de sa femme et de ses petits enfants. Quelques années s’étaient écoulées depuis leur séparation.

Au bout d’un moment, la mère dit : « Combien avez-vous d’enfants ? Quel âge aurait notre filleul ? »