Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146

Skey, député-inspecteur-général des hôpitaux et président de la société des émigrés à Québec. Ce Monsieur dit — « À l’arrivée des émigrés dans le fleuve un grand nombre débarquent malades. Une importation régulière de maladies contagieuses se fait annuellement dans ce pays. Je prétends que les maladies prennent naissance à bord des vaisseaux, et sont causées par le manque de soins, les vaisseaux étant en mauvais ordre, surchargés et manquant de provisions et d’air. J’ajouterai que la mortalité dans le cours du voyage était épouvantable, à un tel point qu’en 1834, les habitants de Québec, alarmés du nombre des naufrages, de la mortalité des passagers et des maladies pestilentielles qui existaient à l’établissement de la Quarantaine à la Grosse-Isle, et dans l’hôpital des émigrés en cette cité, enveloppant les citoyens de Québec dans cette calamité, s’adressèrent à la société des émigrés, afin qu’elle prit ce sujet en sa considération et qu’elle fit à ce sujet des représentations au gouvernement. »

Ceci eut lieu sous l’opération de l’acte de la 9e. Geo. IV. communément connu sous le nom de l’acte des passagers (Passangers act), qui fut passé en 1825, rappelé en 1827 et passé de nouveau en 1828. En 1836 un acte amendé des passagers fut passé, dont la seule différence d’avec le premier acte, fut des changements qui furent suggérés par a société des émigrés à Québec. M. Jessupp, collecteur des Douanes à Québec, parlant de l’émigration sous le dernier acte, dit : « Il arrive souvent que les émigrés les plus pauvres n’ont pas de provisions en quantité suffisante pour faire le voyage ; la condition qu’ils devraient avoir une quantité suffisante de provisions pourrait être mise en force en vertu de l’acte, qui autorise l’inspection des provisions par l’agent des émigrés au port de départ. Il est venu à ma connaissance plusieurs exemples, dans lesquels, par l’insuffisance des provisions, les émigrés se sont trouvés livrés à l’humanité du capitaine, et à la charité des autres passagers. Il paraît aussi d’après le fait que plusieurs vaisseaux ont un plus grand nombre de passagers que le nombre permis par la loi, qu’une attention suffisante n’est pas donnée dans le port de sortie à mettre en force les clauses de cet acte qui règlent la proportion entre le nombre des passagers et le tonnage. Il n’est pas arrivé de pareils exemples cette saison (1838), l’émigration ayant presque cessé, en conséquence, je présume, de l’état politique de la province ; mais l’année dernière, en plusieurs occasions des poursuites eurent lieu. Des vaisseaux sont frétés pour l’émigration par des personnes dont le seul objet est de faire de l’argent, et qui spéculent sur les moyens de frustrer les prévisions de l’acte. Ceci s’applique particulièrement aux vaisseaux venant d’Irlande. Nous nous sommes très souvent aperçus, que dans des vaisseaux ainsi frétés le nombre des passagers était plus considérable que celui permis par la loi, et les commandants ont avoué, que le nombre extra s’étaient embarqués en cachette ou avaient ainsi été embarqués à leur insu et n’avaient été découverts que plusieurs jours après le départ du