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tion, qu’au moment actuel nous sommes appelés à prendre des précautions immédiates contre des dangers aussi alarmants que ceux de la rébellion, de l’invasion étrangère, et de l’entier épuisement et dépopulation. Lorsque je considère les causes diverses et profondes des maux dont l’enquête qui vient d’être faite m’a révélé l’existence dans chaque institution, dans la constitution et dans la composition de la société dans une grande partie de ces provinces, je recule presque devant la tentative en apparence présomptueuse d’attaquer des difficultés aussi gigantesques. Et je n’essaierai pas à le faire en détail. Je compte sur l’efficacité de la réforme dans le système constitutionnel qui régit ces colonies, pour le redressement de tous les abus que des institutions défectueuses ont engendrés dans leur administration. Si l’on peut trouver un système qui posera dans ces colonies les fondements d’un gouvernement efficace et populaire, assurer l’harmonie, au lieu de la collision, entre les divers pouvoirs de l’état, et faire influer une opinion publique vigoureuse sur chaque délai des affaires publiques, nous pouvons attendre qu’on trouvera des remèdes efficaces aux vices actuels du système administratif.

Les pages précédentes ont suffisamment indiqué la nature de ces maux, a l’opération étendue desquels j’attribue les divers griefs pratiques et l’état insuffisant où se trouvent actuellement les colonies de l’Amérique Septentrionale. Ce n’est pas en affaiblissant, mais en renforçant l’influence du peuple sur son gouvernement, en renfermant ce dernier dans des bornes beaucoup plus étroites que celles qu’on lui a jusqu’à présent laissées, et non en étendant l’intervention des autorités impériales aux détails des affaires coloniales, que je crois qu’on peut rétablir l’harmonie, là où la discorde a si longtemps réglé, et introduire une régularité et une vigueur jusqu’à présent inconnues dans l’administration de ces provinces. Il n’est pas besoin de changement dans les principes du gouvernement, ni d’inventer une nouvelle théorie constitutionnelle, pour trouver le remède qui, à mon avis, guérirait tous les maux politiques existants. Il suffit de suivre constamment les principes de la constitution Britannique, et d’introduire dans le gouvernement de ces grandes colonies les sages dispositions, qui seules peuvent faire opérer avec harmonie et efficacité le système représentatif dans aucun pays. Nous n’en sommes pas maintenant à considérer la politique d’établir le gouvernement représentatif dans les colonies de l’Amérique Septentrionale. Cela a été fait d’une manière irrévocable ; et il ne faut pas penser à l’expérience de priver le peuple de son pouvoir constitutionnel actuel. L’affaire de leurs gouver-