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OUITEAU — GUITTONE

aucun succès dans cette profession et ne réussit pas mieux comme écrivain. En 1880, lors de l’élection présidentielle, il fit de la propagande en faveur du général Grant. Gartield ayant été élu, Guiteau se crut ou se dit appelé par Dieu a tuer le nouveau président en expiation des discordes civiles qui agitaient le pays. Plus probablement, il voulut se venger de n’avoir pu obtenir une place de consul qu’il avait sollicitée. Le "28 juin, il tira sur le général Gartield deux coups de revolver. Le président mourut après quatre-vingts jours de terribles souffrances (V. Garfield). Malgré de sérieuses apparences d’aliénation mentale, l’assassin fut déclaré responsable, condamné à mort et exécuté le 30 juin 1882. Aug. M.

GUITER (Joseph- Antoine- Sébastien), né à Toreilles (Pyrénées-Orientales) 16*23 févr. 17(31, mort à Paris le l ir juil. 1829. Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il y renonça pour adopter les principes de la Dévolution. Maire de Perpignan, il fut élu député à la Convention nationale par le dép. des Pyrénées-Orientales et siégea parmi les modérés. Dans le procès de Louis XVI, il opina pour la réclusion pendant la guerre et le bannissement ensuite. Ami des girondins, il fut un des signataires de la protestation dite des 73 et se vit pour ce fait incarcéré jusqu’en l’an III. Député au conseil des Cinq-Cents, il se montra favorable à Bonaparte et lit partie du Corps législatif, puis de la Chambre des Cent-Jours. La seconde restauration le rendit à la vie privée. F. -A. A. GUITERA-Giovicacce. Corn, du dép. de la Corse, arr. d’Ajaccio, cant. de Zicavo ; 294 hab.

GUITINIÈRES. Corn, du dép. de la Charente-Inférieure, arr. et cant. de Jonzac ; 44o hab.

GUITON (Jean), maire de La Rochelle, né à La Rochelle le 2 juil. 1585, mort à La Rochelle le 15 mars 1654. Sa famille en était originaire ; il y eut même comme prédécesseurs à la mairie, en 1536 son aïeul Jacques, en 1586 son oncle Jacques dit le Jeune, et en 1587 son père, Jean. C’était une famille de commerçants et d’armateurs, et c’est comme tel qu’il débuta. A partir de 1620, il fut amené par les circonstances à jouer un rôle important dans l’histoire du protestantisme. Le 5 sept. 1621, il est nommé amiral de la flotte rochelaise, et il met en fuite, le 6 oct., la flotte royaliste. Dans une seconde affaire, il remporte encore des succès, avec des forces inférieures, contre Timoléon Saint-Luc, qu’il poursuit devant Brouage. Quelque temps après la défaite de Soubise a Rié (16 avr. 1622), Guiton eut à soutenir l’attaque de la flotte supérieure en nombre du duc de Guise, le 27 oct., dans la rade de Saint-Martin de Ré. Lorsque la paix, qui n’était qu’une trêve armée, fut rompue, Guiton fut de nouveau mis à la tête de la flotte, le 9 mai 1625 ; cette fois, il subit un échec, et, poursuivi par les vaisseaux de Montmorency (17 sept.) devant l’île de Réjiil fut obligé de se retirer, avec Soubise, en Angleterre : res royalistes avaient chèrement acheté leur victoire. Le 15 août 1627, l’armée royale vint asseoir son camp devant La Rochelle. Buckingham eût levé le siège de l’île de Ré si les Rochelais ne se fussent décidés à signer un traité avec lui (15 oct.). Ce fut l’amiral Guiton qui négocia, en stipulant que les Anglais ne garderaient ni l’île de Ré ni aucun fort sur la côte. Guiton fut élu maire, et son installation eut lieu le 4 mai 1628 ; la ville était assiégée depuis neuf mois, et la digue s’opposait au ravitaillement. Guiton accepta le mandat ; mais, jetant un poignard sur la table des délibérations, il jura de l’enfoncer dans le cœur de celui qui parlerait de se rendre. Cette action dramatique a été niée par certains critiques. Bien que la table de marbre avec la trace du poignard que l’on montre à l’hôtel de ville de La Rochelle ne soit pas une preuve suffisante, le fait est vraisemblable et rendu probable par les actes ultérieurs de Guiton, par le caractère de ténacité des Rochelais (exemple Duperré), par le fanatisme et les passions de l’époque. La famine la plus épouvantable ne tarda pas à sévir, et il fallut toute l’énergie du nouveau maire pour réprimer les séditions. Reconnaissant enfin l’inanité des secours promis par les Anglais, qui, d’ailleurs, auraient voulu les leur faire payer en les englobant eux-mêmes, il se décida à capituler. De même que Guiton, alors qu’il était au pouvoir, avait rejeté vis-à-vis de ses ennemis tout moyen sanguinaire, ainsi Richelieu se comporta à son égard avec modération ; il se contenta de l’exiler de la ville, avec dix des principaux chefs. Cet exil ne fut même pas de longue durée, et Guiton reçut plus tard le grade de capitaine de vaisseau dans cette marine royale qu’il avait combattue. En 1841, un projet de statue de cet homme célèbre fut présenté par le conseil de La Rochelle ; le gouvernement d’alors s’opposa à son exécution. C. Del. Bibl. : Le P. Arcérh, llisl. de La Rochelle, 1755, t. II.

— Bull, de la Soc. des Arch. de Saintonge et Aunis, 1886, 1891. — Archives de Saintonge et Aunis, t. XVI. — Callot, Jean Guiton, 1847. — Tamizey de Larroque, Quelques Mots sur Jean Guiton ; Agen, 1863.

GUITRANCOURT. Corn, du dép. de Seine-et-Oise, arr. de Mantes, cant. de Limay ; 321 hab.

GUÎTRES. Ch.-I. de cant. du dép. de la Gironde, arr. de Libourne, au confluent de l’Isleet du Lary ; 1,543 hab. Fabrique de chapeaux : distillerie ; minoteries ; faïencerie, tannerie. Commerce de résine, de céréales, de vins, de bois de construction et à brûler, de foins et de légumes. Eglise romane (mon. hist.), voûtée à l’époque gothique, avec transept à coupole et deux absidioles. Ruines d’un vieux pont en brique connu sous le nom de pont de Charlemagne. L’ancienne abbaye bénédictine de Guitres, dont il ne subsiste plus que des ruines, avait été fondée au début du xu e siècle. Ce fut à Guitres que commença, en 1348, l’insurrection soulevée en Guyenne par la gabelle, d’où le nom de guitres donné aux insurgés.

GUITRY (Germain-Lucien), acteur français, né à Paris le 13 déc. 1860. Il fit son éducation scéniqueau Conservatoire. Engagé au Gymnase, il y débuta en 1878. En 1 882, il accepta un brillant engagement à l’étranger, où il resta jusqu’en 1890. De retour à Paris, il entrait en 1891 à l’Odéon, dirigé alors par M. Porel, s’y montrait dans Kewri et dans Amoureuse, puis, en 1892, suivit M. Porel au Grand-Théâtre que celui-ci fondait dans le local transformé de l’Eden, et passa, en 1893, à la Porte-Saint-Martin, dans la troupe constituée par Sarah Rernhardt. GUITTE.Com. du dép. dcsCôtes-du-ord, arr. de Dinan, cant. de Saint-Jouan-de-lTsle ; 996 hab.

GUITTON (Gaston-Victor-Edouard-Gustave), sculpteur français, né à La Roche-sur- Yon en 1825, mort à Paris en 1892. Elève de Rude, il exposa une première fois en 1 858 : Saint Louis consolant les blessés, groupe plâtre. Il partit ensuite pour l’Italie et y mûrit son talent simple, élégant et ferme. Il exposa ensuite successivement : Léandre, statue marbre (S. 1857 ; mus. du Luxembourg ) ; l’Attente, statue marbre (S. 1861) ; Sainte llypathie, statue marbre (S. 1863) ; l’Amour de cire, statue bronze (S. 1865 ; mus. de La Roche-sur-Yon) ; Eve, statue bronze (S. 1876 ; au Jardin des Plantes). Ad. T. GUITTONE d’Arezzo (Fra), poète italien du xm e siècle, né à Santa Firmina, près d’Arezzo, vers 1230, mort à Florence en 1294. Il reçut une éducation très soignée et apprit, dès sa jeunesse, à fond le latin, la langue provençale, le français et l’espagnol : on trouve souvent, mêlés à ses écrits, des mots de ces diverses langues. Il mena d’abord une existence très libre, puis entra dans l’ordre des cavalieri ou frati gaudenti. Ayant à se plaindre d’un déni de justice, il quitta Arezzo pour Florence et y fonda un couvent de camaldules (1293) un an avant sa mort. Chef de l’école dite toscane, Guittone a exercé une influence importante sur le développement de la littérature italienne. Ses poésies consistent en sonnets (c’est lui quia donné au sonnet sa forme régulière actuelle) , en canzone et en épltres en vers ; ses œuvres ont été publiées pour la première fois dans les Rime anticke à Florence en 1527. La meilleure édition est celle que Valeriani donna à Florence eu 182s ; une autre édition a paru en 1867. On possède aussi de Guittone un recueil de trente-deux lettres que l’on consi-