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la maison


Les trompeuses amours dont le souvenir blesse,
Les atteintes du mal, la peur et la faiblesse,

L’épreuve qui nous suit, la douleur qui nous mord,
La détresse, le deuil, la vieillesse et la mort !…

Nous ne craindrons plus rien. À cette heure ravie,
Nous pourrons, ô mortels, nous venger de la vie,

Car, nos rêves humains étant divinisés,
Nos lèvres s’uniront pour d’éternels baisers !…

* * *
Et ceux-là qui s’aimaient, au temps de leur jeunesse,
Et qui s’enveloppaient de naïve tendresse,

Les amants séparés dont l’espoir fut éteint,
Tous se ressaisiront, dans leur amour lointain.

Ils diront : « Viens, chère âme, à mon âme donnée,
« Ô toi que, de tout temps, le ciel m’a destinée !

« Ce jour que nous avons si longtemps attendu,
« Ce jour se lève, enfin, parce qu’il nous est dû !…