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méditation, de son idéal. Comme l’oiseau elle vole, elle monte, elle monte, dans une folle et sauvage joie…

— Volez donc, ô notre âme, puisque vous avez des ailes ! Au printemps, quand la terre s’éveille et chante son cantique de vie, volez avec les oiseaux et les fleurs, volez avec les papillons et les colibris. En automne, volez avec les graines voyageuses qui transportent la joie dans l’air, volez avec les nuages légers, avec le riche parfum des champs mûris, volez avec les brises embaumées, avec le souffle des forêts pleines de bruits d’ailes et de merveilleuses éclosions ! Ne soyez pas le ver qui rampe ; soyez l’oiseau qui plane. En été, volez avec les senteurs et les sèves ; en hiver, volez avec les neiges et leurs puretés. Volez donc, ô notre âme, dans la lumière, vers la Beauté, jusqu’au jour où, comme pour l’outarde captive, une main secourable rompra vos liens et vous permettra de monter, de monter, jusqu’à vous perdre dans l’Infini !