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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/23

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UN CŒUR FIDÈLE

sant, voulant connaître des points plus périlleux, il monta dans la vieille chaloupe qui se balançait au bout d’une corde, plus loin, près de la mer. Il fut bientôt, comme tous les fils d’habitants qui vivent près du fleuve, un marin en herbe, un coureur de grèves et un pilleur d’îles, capable de faire face aux gros vents avec la voile et l’aviron. Il éprouvait un grand plaisir, quand, les travaux de la terre finis, il se laissait aller dans son embarcation au gré du courant, sur l’eau claire dans laquelle les îles vertes allongeaient leurs mirages en arcs-en-ciel, où les alouettes au col d’argent passaient en jetant leur cri plaintif. Il rencontrait souvent au large les fils des fermiers voisins, allant comme lui à la chasse ou à la pêche. Ils revenaient alors ensemble, les