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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

nelli, et que garnissait un maroquin vert garni d’une frange d’or. L’immobilité de ce noble chef, ses mains dont il couvrait son front et les mouvements convulsifs qui survenaient dans tout son corps appelèrent aussitôt l’attention. On le vit faire signe à Alberto de venir à lui. Il prit cet adolescent dans ses bras, l’inonda de ses larmes, et à travers une multitude de sanglots :

« Mon fils, s’écria-t-il d’une voix entrecoupée, mon cher, mon malheureux enfant ! prépare-toi à mourir, avant peu, de la mort fatale qui frappe tous ceux de notre famille ! »

À ces terribles paroles, l’épouvante et la douleur se manifestèrent dans l’assemblée : les frères et les sœurs d’Alberto poussèrent des cris de désespoir, et ce désespoir fut à son comble lorsque le père infortuné eut ajouté que, depuis l’époque où une malédiction pesait sur sa famille, celui qui le premier