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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/227

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

Geoffroy reconnut, non sans quelque terreur, le cimetière du château de Belvèse : ce fut là qu’Edgard s’arrêta ; il sortit, d’un panier qu’il avait porté, une robe rouge et une ceinture noire pareille à celle dont il était revêtu dans le songe qui, la nuit précédente avait occupé l’imagination de Geoffroy. Frappé d’une pareille ressemblance, celui-ci fut sur le point de se prosterner devant Edgard, le prenant pour un être surnaturel : celui-ci arma sa main d’une baguette formée d’un ivoire pur et d’une ébène africaine ; il en traça deux cercles autour de lui et autour de Geoffroy ; puis il allait commencer ses conjurations, lorsque tout à coup il s’arrêta : « Geoffroy, dit-il, j’ai oublié une bague qui m’est indispensable ; je ne puis maintenant l’aller chercher moi-même, mais vous pouvez le faire à ma place. Retournez au château par la route que nous avons suivie ; montez dans