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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

rien. L’attaquait-on en duel, il tuait son adversaire ; et le cas dénoncé, il prouvait que ce n’avait été qu’une rencontre où il avait eu à défendre sa vie contre un injuste agresseur.

Si l’un de ses fermiers, poussé à bout, tentait d’incendier ses récoltes, ses granges, le feu était aussitôt éteint. On essaya une fois de le faire sauter à l’aide d’une mine : la mèche prit feu, brûla jusqu’au bout ; mais la poudre mouillée ne s’enflamma pas. L’attendait-on à la sortie d’un bois pour lui tirer un coup de fusil, comme par inspiration, il prenait une autre route, ou une branche d’arbre détournait la balle.

Il ne buvait jamais que dans un verre de matière inconnue et qui avait la propriété de faire bouillonner jusqu’au degré d’évaporation toute liqueur empoisonnée qu’on y aurait versée. Lui servait-on des champignons