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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

rapportés au château. Le père les vit d’un œil sec. La malheureuse mère en expira de douleur. Dès ce moment, toutes les entreprises du marquis prospérèrent, et ses ennemis furent confondus. Les complots les mieux concertés échouèrent quand il s’agissait de lui faire tort, et il se trouva dans une plénitude marquée de puissance et d’autorité. Il en abusa pour devenir le tyran de la contrée et pour prendre la haute-main sur les seigneurs des alentours. En vain on se ligua, en vain on l’attaqua à force ouverte ou par des voies détournées, sa fortune triompha toujours.

Cinquante ans s’écoulèrent dans cette perpétuité de bonheur. Le marquis de Foix parvint à une vieillesse reculée ; mais, au lieu de jouir de tant d’avantages, on le vit constamment sombre, morose, inquiet, soucieux ; il ne se livrait qu’avec contrainte à