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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

troublé les habitants du château, et on cessa de s’occuper d’un événement si ordinaire. Le comte, à qui on apporta cette nouvelle, attendait le réveil de son hôte pour venir le complimenter dans son appartement. Le signor Alterno se leva tard, et prétendit avoir beaucoup souffert. Comme la partie gauche de sa tête demeurait couverte d’un bandeau qui s’étendait sur la moitié du visage, il en donna pour raison que des douleurs aiguës survenues à l’œil placé de ce côté l’obligeaient de prendre cette précaution ; le comte l’en félicita, puisque cela, assurément, annonçait la fin de cette paralysie apparente dont ses traits étaient frappés.

« Oui, dit le signor, je sens que mon œil se remue. » En effet, le soir au souper, le bandeau avait disparu et le cristallin radieux et la prunelle jouant sous les paupières s’ouvraient et se refermaient à volonté.