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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

partit soudainement de la maison de Margaretta. L’effroi répandu dans le logis mit chacun sur pied ; on vint chez Ipanza. Elle-même, saisie de peur (car elle avait entendu presqu’à son oreille cette clameur horrible), eut une grande peine à ouvrir ; on s’étonna que sa compagne restât tranquille quand tous étaient troublés ; on passa dans la chambre où elle devait reposer… La pauvre femme fut aperçue jetée en dehors de son lit, expirée par l’effet de la strangulation, ouvrage d’une main qui avait laissé son empreinte sur la peau du cou… L’œil droit manquait à cette infortunée, et on l’avait arraché proprement, de telle sorte qu’aucun vestige ne s’en trouvait.

Un tel crime parut étrange ; on se rappela celui du même genre commis naguère sur un paysan et près du palais de Villanova. Les soupçons tombèrent d’abord sur Ipanza ;