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souvenirs d’un fantôme

sourire. Oh ! pour le coup, je fus fasciné ; cela devait être, car il portait toujours dans sa poche une main de gloire, et une corde qui servait au bourreau… Il me sourit de nouveau… ; je lui souris aussi ; je crois que, s’il s’était poignardé, je l’aurais imité en me servant de sa dague. Quand il vit que j’accueillais ses avances, il posa un doigt sur sa bouche et me montra la porte du cloître ; je compris qu’en me recommandant le silence il me donnait un rendez-vous.

Ceci me transporta dans un monde nouveau… : moi adolescent, je comptais déjà qu’on avait un secret à me confier, une révélation à me faire…

« Diable ou voleur, m’écriai-je mentalement, je saurai ce qu’il me veut, et peut-être nous accommoderons-nous ensemble. »

Cette résolution, qui ne repoussait ni le maudit ni le vice, amena ma perdition : je dé-