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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

de La *** était ensemble jaloux et brave. Deux mois après, le comte et la comtesse quittèrent Paris et s’en revinrent au château de Beau…, où ils avaient l’habitude de passer l’été et l’automne. Un an s’écoula ; la comtesse avait perdu jusqu’au souvenir de M. de Rœdernn. Un vendredi, vers trois heures de l’après-midi, elle était seule dans le salon principal du château de Beau…., lorsque, du côté de l’occident, des sombres vapeurs s’amassèrent. Le ciel en fut couvert ; elles étaient lourdes et embrasées ; en même temps un vent impétueux s’éleva, sifflant d’une violence sans pareille, et emportant en tourbillons désordonnés la poussière, les herbes et les feuilles.

Les mugissemens de l’ouragan redoublaient ; l’air était entièrement obscurci, lorsqu’un des carreaux de verre de Bohême, qui garnissaient les fenêtres du salon, fut