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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

son ami… « Père, » lui dit-il, « voilà que le départ prochain de la signora Rosamaure me rend déjà le plus infortuné des hommes ; je sens qu’après l’avoir connue il me sera impossible de l’oublier, elle est élevée dans la crainte de Dieu ; ses mérites en tout genre se montrent assez ; elle est de noble naissance, mais elle manque de fortune. Que peut me faire ce dernier article ? n’en ai-je pas assez pour nous deux ? Que me conseillez-vous ? Croyez-vous que je puisse jamais prendre une épouse qui sache mieux répandre les bénédictions du ciel sur ma maison ?

— Mon fils, » répliqua le chapelain, « déjà plus d’une fois j’ai songé au bonheur que goûterait l’époux de cette pieuse fille, aussi je n’aurai garde de vous détourner de votre projet. Elle est pauvre ; dites-vous, ne croyez pas une erreur pareille ; on a plus