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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

vous est plus permis d’exposer mon honneur, que je n’ai pas craint de vous confier. »

Ces paroles prononcées avec une fermeté à laquelle Renaud était loin de s’attendre le plongèrent dans une vide inquiétude, à la pensée de ce qu’Alice pourrait faire quand elle découvrirait la vérité. Loin de vouloir alors la détromper, et se flattant de se faire oublier d’elle lors d’un voyage prochain qu’il devait faire à Paris, il essaya de la jouer encore, et lui promit que, sous huit jours, il viendrait la prendre pour la conduire à l’autel, et la présenter à ses vassaux comme leur légitime souveraine. Alice aimait avec bonne foi, dès lors elle devait être confiante : elle ne douta point des paroles de son amant ; et se retira plus tranquille, se reposant entièrement sur ce qu’il lui avait juré.

Le surlendemain de cette entrevue, il y