Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/41

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l’insertion irrégulière du Filioque dans le symbole, comme veulent le faire entendre ceux qui le préconisent, mais à cause de l’inadmissibilité radicale de ce dogme. Il fit graver, sur deux tables ou écussons d’argent, le symbole décrété à Nicée et à Constantinople, dans son état primitif et immaculé, en grec et en latin. Il y ajouta sur la base ces paroles à jamais mémorables :


HÆC LEO POSUI AMORE ET CAUTELA ORTHODOXÆ FIDEI

ΤΑΔΕ ΛΕΩΝ ΕΘΕΜΗΝ ΔΙ’ ΑΓΑΠΗΝ ΤΕ ΚΑΙ ΠΡΟΦΥΛΑΚΗΝ ΟΡΘΟΔΟΞΟΥ ΠΙΣΤΕΩΣ


« Moi Léon, j’ai fait graver ceci par amour et sauvegarde de la foi orthodoxe. » Il apposa ces boucliers dans l’église de St-Pierre au Vatican, suspendus au dessus du tombeau de St-Paul.

Ce fait, dont la portée est immense, ne supporte aucun doute sur son authenticité. Il est consigné par Anastase le Bibliothécaire, qui fut contemporain de cet événement, dans sa biographie des Papes (chap. 84), et aussi par les trois Pierre. Pierre Abélard dans son opuscule : Sic et Non (chap. IV, édit. Migne, pag. 1336) ;

    espagnole, il ne faisait en cela que se conformer à la décision de Léon III. Le bon Canisius péchait par anachronisme, puisque Alcuin mourut en 804 et que Léon prononça la condamnation de cette édition en 809. (Zernicav., tom. I, p. 410.) Peu nous importe l’anachronisme, mais la considération qui en découle nous suffit pour montrer la grande portée que Canisius attribuait à cette réprobation de Léon.