Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/17

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l’anarchie dans tous les points éloignés de la capitale ; le mécontentement partout, non-seulement chez les chrétiens, mais chez les musulmans mêmes dans les provinces centrales, pressurés sinon autant que les chrétiens, toujours assez cependant pour épuiser leur patience ; des provinces chrétiennes vassales rongeant leur frein et ne pouvant plus tolérer ce vestige de leur ancien esclavage, guettant le moment de le faire totalement disparaître[1] ; en Asie et en Afrique, de grandes provinces, égales à des royaumes, dont la soumission n’est que nominale, dont on ne retire aucun profit, mais pour lesquelles on est responsable des méfaits, oppressions et désordres qui y ont lieu ; dans les provinces occidentales et dans les provinces centrales, des populations désaffectionnées, hostiles, frémissantes sous le joug où on les maintient par l’emploi de toutes les forces dont un gouvernement, si tristement organisé qu’il soit, peut disposer dans un moment donné ; des populations qui, faute de pouvoir s’entendre, sembleraient en apparence résignées à subir cette condition ignominieuse, mais qui attendent néanmoins le signal de leur soulèvement de l’arrivée de leurs auxiliaires du dehors. Que ce soit le Russe, l’Anglais, le Français ou tout autre Européen qui apparaisse en libérateur, on les verra se soulever toutes comme un seul homme.

Voilà la situation de cette agglomération indigeste

  1. Grâce à l’insurrection des héroïques Crétois, si méchamment calomniés, elles s’en sont déjà considérablement débarrassées.