Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/19

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rivages opposés. On occuperait l’Égypte tout au plus, en attendant qu’elle subisse, elle aussi, le sort des autres provinces ! Il est hors de doute que celui qui est le maître de l’Asie supérieure deviendra aussi le maître de l’Égypte ; c’est ce qu’on a toujours vu et ce qu’on verra cette fois-ci encore par la force irrésistible des choses ; puisque la puissance de celui qui domine l’Asie supérieure ne s’arrête pas là, mais s’étend bien au delà, — jusqu’au pôle ?

Que faut-il donc faire devant une telle perspective ? Se croiser les bras et se prosterner devant la sacro-sainte intégrité de l’empire ottoman jusqu’au jour où, par une ruade insolente, l’imprévu vienne la renverser du piédestal chancelant sur lequel on l’a placée ? ou, au contraire, faut-il penser à quelque chose de plus sérieux ? La prudence commune et ordinaire se prononcera pour cette dernière résolution. Mais à peine le premier pas fait, beaucoup de gens hésiteront à s’engager plus en avant, en prenant en considération la divergence d’opinions et le manque d’un criterium dominant auquel on puisse s’abandonner pour arriver à une solution qui résiste aux diverses contradictions. Nous pouvons dire hardiment que ces hésitations, ces craintes sauraient être facilement dissipées, puisque le criterium dominant ne fait point défaut. Pénétrons au fond de la question, examinons l’état réel des choses et nous le trouverons, ce critérium, venant de lui-même à notre rencontre.

Quelle est la cause principale, — laissons de côté les causes secondaires, — quelle est la cause supérieure de cette faiblesse incurable de la Turquie ?