Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/22

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même, exposé à voir se paralyser ses forces par des insurrections qui ne manqueront pas d’éclater sur ses derrières et à ses côtés ; — si, au lieu d’un État turc qui, pour résister à une attaque simultanée du côté de la mer, devrait se trouver une puissance maritime de second ordre au moins, et qui ne peut même pas arriver à aucun ; si, au lieu d’un État turc, vous établissez un État chrétien, vous créez une puissance de second ordre tant sur terre que sur mer. En cas de danger et dans la défensive, il pourra disposer de grandes forces pour tenir l’agresseur en échec, jusqu’à ce que les autres puissances, voyant le danger qui les menace, puissent s’entendre pour venir à son secours. Un tel État saura se faire des alliances avec des puissances sur lesquelles il puisse s’appuyer dans de telles éventualités, et ces puissances aussi auront un allié sur la solidité duquel elles pourront compter. Mais en supposant un État ainsi constitué, il n’est guère probable de voir surgir une telle éventualité. Le fait seul de son existence suffira pour éloigner même la conception d’une telle velléité. »

Voilà, pensons-nous, ce que répondrait le bon sens si on daignait le consulter, sans préventions et sans arrière-pensées.

Et peut-on, en effet, imaginer rien de plus absurde que de penser que cet empire ottoman ainsi constitué puisse jamais remplir les deux rôles, tels que nous les avons présentés, l’un en Europe et l’autre en Asie, et tels qu’ils puissent servir à la sécurité de l’Europe ? Peut-il jamais passer par la tête d’un homme jouissant de ses facultés intellectuelles qu’on puisse régir avec les mêmes principes ou la même législation,