Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/23

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gouverner avec ensemble et diriger vers un même but les habitants de l’Égypte et de la Cyrénaïque avec ceux des principautés daco-roumaines ? les habitants des Régences barbaresques avec ceux de la Thrace et de la Macédoine ? les habitants des Arabies avec ceux des provinces serbo-bulgares ? les habitants du Diarbékir avec ceux de l’Épire et de la Thessalie ? les habitants du Kurdistan avec ceux des îles de la mer Égée ? Ce serait la même chose que de croire à l’hippogriphe, moitié cheval et moitié vautour. Il n’y a rien à quoi on puisse mieux adapter le nom et la figure de la Chimère : « Au devant, lion ; au milieu, chèvre ; au derrière, dragon. » Mettez donc à part le cheval et le vautour, à part le lion et le dragon, et au lieu des monstres que vous tâchez d’entretenir, vous aurez des réalités.


III


Si l’on ne peut opposer rien qui vaille aux considérations que nous venons d’exposer, qu’on nous permette d’entrer dans certains détails que peut comporter notre sujet.

Nous avons fait allusion à la frontière des deux États, qui consisterait dans une ligne traversant l’Asie mineure dans toute sa largeur. On s’est peut-être dit : Pourquoi cette ligne de démarcation ? Pourquoi ne donne-t-on pas toute cette péninsule soit à l’État musulman, soit à l’État chrétien ? Pourquoi ne