Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/39

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comme décorés d’une frange de territoire hellénique.

D’un autre côté, lorsqu’il arrive qu’une certaine culture ayant dégrossi des langages incultes, les a mis dans une voie de perfectionnement, on n’abandonne plus le sien, si supérieur que soit celui du voisin. C’est le cas où se trouvent les dispositions des Slaves de la Turquie et des Daco-Roumains. Leur langue ayant fait quelques progrès, il devint impossible de leur persuader de l’abandonner pour adopter celle des Hellènes, qui, étant d’une supériorité incontestée et incontestable, pourrait servir de lien pour former une seule nation de toutes ces populations.

À cause de ce manque d’unité dans le langage, il faut reconnaître qu’on ne saurait constituer, avec l’assentiment de tous, un État unitaire, comme celui de l’État oriental. Là, l’unité de religion peut servir de lien commun ; ici, elle est insuffisante par elle seule, une fois que les populations parlent des langues différentes. En Asie, l’identité de religion suffit pour unir des populations de langue et de race différentes sous le même gouvernement et la même législation, puisque les sympathies religieuses sont supérieures à tout ; mais, généralement, en Europe le sentiment individuel de nationalité parmi les grandes races repousse obstinément toute fusion. En Asie, où parmi les populations musulmanes, la fonction d’un gouvernement absolu sera, pour le premier quart de siècle au moins, d’une nécessité inévitable, de petites divergences d’intérêts locaux ou des répugnances de races faiblement accentuées peuvent