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sités de race et de langue seraient un grand obstacle à la formation d’un État unitaire il ne s’ensuit pas qu’il en serait de même pour la formation d’un État confédéré. Il serait aussi absurde de ne pas en tenir compte dans le premier cas qu’il serait stupide de les considérer comme des empêchements péremptoires dans le second. Une fois que les craintes d’empiétements d’une nation sur l’autre disparaîtraient, une fois qu’on aurait des gouvernements et des administrations distinctes, nous ne voyons pas pourquoi l’intérêt commun ne les mènerait pas à une entente nécessaire dans l’intérêt de tous. On pourrait même affirmer que ceci ne serait nié ni contesté par personne. Mais il y aura des divergences multiples d’opinions et de prétentions sur la manière de délimiter, d’établir, ou de constituer cette confédération. Nous allons passer à l’examen de ces différents points.


V


Trois races distinctes, sentant fortement leur personnalité, se présentent dans les pays qu’on désigne sous le nom de Turquie d’Europe : les Roumains, qui habitent l’ancienne Dacie ; les Serbo-Bulgares et les Helléno-Illyriens ou Grecs, auxquels se rattachent les Albanais[1]. Quelles seront les frontières à assigner

  1. Ce qu’on appelle aujourd’hui « l’Albanie » portait anciennement le nom « d’Illyrie » ; elle commençait aux fron-