Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien longue et bien triste histoire que celle de cette action délétère venant du dehors, mais ce n’est pas le moment opportun de nous en occuper. Cependant la politique européenne est-elle si exempte de ces dissensions et de ces conflits pour que l’on vienne nous les opposer, à nous chrétiens orientaux, comme un argument péremptoire ?

Si la consommation de cet œuvre doit se faire par des insurrections où se mêlera l’intervention des puissances européennes, ces conflits et ces dissensions ne se borneront pas à nous seuls. Tous les grands gouvernements y prendront part. Leur conduite présente et passée en est une preuve irrécusable. Mais, pour résoudre la question d’Orient et éviter tous les maux dont nous avons parlé, nous avons présupposé une entente sincère entre les grandes puissances, qui ferait que les populations de ces pays, recevant en définitive d’un congrès européen le bienfait de leur émancipation et de leur autonomie ainsi que la délimitation de leurs frontières, doivent naturellement rabattre de leurs prétentions et se montrer résignées de bonne grâce au sort qu’on leur fera, au lot qu’on leur adjugera.

Quelles sont ces prétentions ?

Plusieurs Grecs et même plusieurs publicistes et hommes politiques européens ont pensé que dans la reconstruction d’un État chrétien, dont la capitale (ce que nous avons déjà écarté) serait encore sur le Bosphore, les frontières de cet État doivent s’étendre jusqu’au Danube, au moins dans la partie de son cours inférieur et en amont de ses embouchures. C’était l’idée des grands fleuves qui devraient servir de