Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/8

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tienne, au nom même de la politique bien entendue ? Ces répugnances que nous exprimons ici au nom de tout ce qu’il y a de plus sacré au monde, serions-nous les seuls à les ressentir, nous, comme principaux intéressés ? Serions-nous les seuls à nous en affliger ? Non, pour l’honneur de l’humanité, non. Nous entendons déjà les condoléances de tout ce qu’il y a de grand et d’élevé en Europe, de tout ce qui adore l’esprit, de tout ce qui élève l’homme policé, l’homme de l’Évangile, au-dessus du païen et du barbare. Ainsi, sans hésitation aucune, nous pouvons professer ouvertement ces répugnances.

Chose triste cependant et douloureuse à penser ! Après avoir émis ces protestations, nous n’avons plus rien à faire, rien à dire. Une fois que les forts, les puissants, parviendront à s’entendre sur la part qu’ils s’adjugeront eux-mêmes, toute protestation en paroles venant de notre part serait chose vaine, toute tentative de résistance par les actes serait inutile. Une fois la grande spoliation consommée, les puissants ne manqueront pas d’arguments pour motiver sinon justifier leur conduite.

Mais parviendra-t-on à s’entendre sur ce partage ? Tout le monde pense qu’il serait aussi facile dans l’exécution qu’il est difficile dans l’entente. Nous devions néanmoins commencer par en faire mention, non-seulement parce que ce mode de solution est du domaine des probabilités qui apparaissent comme des points noirs à l’horizon politique, mais aussi pour exprimer notre opinion — personnelle au moins — que, malgré toutes nos répugnances, nous trouvons ce mode de solution préférable au second,