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Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/28

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INTRODUCTION.

d’armes du roy ». Baptiste Androuet, qualifie « sieur Du Cerceau », prenait en même temps le titre de « conseiller du roy » qui fut accordé à un grand nombre de ses successeurs pendant les XVIe, XVIe et XVIe siècles. J. Hardouin Mansart, anobli par Louis XIV, portait « d’azur à la colonne d’argent, la base et le chapiteau d’or, sui monte d’un soleil de même et accosté de deux aigles affrontés, regardant le soleil, aussi d’or ». Sébastien Palissot, architecte du duc de Lorraine, fut anobli à Luneville le 16 mars 1722.


Chacune des divisions ou circonscriptions politiques de la France, provinces, gouvernements militaires, généralités, sénéchaussées, bailliages, etc., avait son architecte officiel, lequel, pour les provinces, avait le litre de surintendant, d’inspecteur général ou simplement, comme pour les villes, de maître des œuvres du roi. Ce fonctionnaire était nommé par l’autorité souveraine et relevait d’elle seule, c’est-à-dire soit du gouverneur de la province, soit du bailli. Les villes, au moins pendant le XVIIe siècle, étaient également pourvues d’un architecte nommé par le roi ; toutefois cette règle n’était pas sans exception : ainsi, dans la première moitié de ce siècle, Rouen possédait le droit de nomination à la charge de « maître des ouvrages de la ville », lequel droit lui fut contesté à cette époque par les officiers royaux ; mais, en 1619, un arrêt du parlement maintint la ville dans la possession de ce privilège.

Indépendamment du « maître des œuvres du roi », la ville avait en propre des architectes de second ordre, tels que le « garde de la voirie et des chemins royaux », le « garde des fontaines », et, en outre, plusieurs architectes experts ou « maçons jurés », auxquels étaient renvoyées les affaires contentieuses. À Paris, les « experts jurés du roy », portés en 1690 au nombre de 60, étaient chargés des « visite, prisées et estimations relatives aux bâtiments, et, en outre, des licitations, servitudes d’alignement, arpentages, des cours d’eaux, des chaussées, etc.[1] »

  1. Ils avaient en outre pour mission de signaler les bâtiments en péril,