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DES ARCHITECTES FRANÇAIS


VAUQUELIN a élevé l’église de l’Hospice général de Rouen, dont la première pierre lut posée le 11 juin 1785 par

    on voulut le relever, il n’existait plus ! J’avais connu Vaudoyer il y a une vingtaine d’années en devenant inspecteur d’une circonscription des monuments publics de Paris, dans laquelle se trouvait le Conservatoire des arts et métiers, dont il était l’architecte. Depuis cette époque, j’avais eu avec lui les relations les meilleures et les plus amicales. Et comment en aurait-il été autrement ! Vaudoyer était doué des plus sérieuses qualités du cœur et de l’esprit. Homme excellent, distingué, bienveillant, loyal ; esprit ouvert et cultivé, il réunissait tout ce qui fait le charme des relations du monde et cela simplement, sans apprêt, sans phrases, parce que son cœur était bon et qu’il était sincère. L’artiste ressemblait beaucoup à l’homme, en ce sens qu’il apportait la même sincérité dans l’étude et les manifestations de son art. En effet, bien que nourri des doctrines purement académiques et grand partisan des chefs-d’œuvre de l’antiquité, il n’admettait pas que le beau soit confiné à jamais dans telle contrée ou dans telle époque, il le voyait aussi ailleurs et l’admirait quel qu’en soit l’âge ou la provenance. Aussi, après avoir terminé ses études classiques en Italie, voulut-il les continuer dans son propre pays. C’est certainement à la connaissance parfaite qu’il avait acquise de notre architecture française, autant qu’à sa bonne nature, qu’il dut cet esprit conciliant que nous aimions en lui et qui lui avait fait une position exceptionnelle parmi les architectes éminents de sa génération. Il était devenu ainsi une sorte de trait-d’union entre les uns et les autres, entre l’école romaine et l’école française, toutes deux parfois trop exclusives. Il n’admettait pas de ligne de démarcation entre deux phases d’un art dont la raison d’être est la même et dont les différences, parfaitement logiques, ne sont guère que celles qui existent entre ces deux sœurs : la langue latine et la langue française. Ses travaux les plus importants, le Conservatoire des arts et métiers et la cathédrale de Marseille, sont, d’ailleurs, la mise en pratique de ses doctrines éclectiques ; l’artiste s’est montré là conciliant comme l’homme, et il faut reconnaître que cette conciliation lui a singulièrement réussi. Vaudover est mort trop tôt pour la grande tâche qu’il avait entreprise à Marseille, et dont l’accomplissement eût exigé quelques années encore de soins et d’études. Heureusement, cette