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Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome II.djvu/331

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DICTIONNAIRE

de Paris… levé géométriquement sur la méridienne de l’Observatoire par le Cen Verniquet, parachevé en 1791. Dessiné et gravé par les citoyens P. T. Bartholomé et A. J. Mathieu : écrit par Bellanger, an IV[1] ». En 1802, Verniquet,

  1. Verniquet travailla pendant vingt-huit ans à son plan de Paris. Il se mit à l’œuvre en 1774 en levant les plans d’un grand nombre de rues. En 1783, le gouvernement l’ayant invité à continuer son travail, il établit ses bureaux dans une immense galerie du couvent des Cordeliers, et y installa une soixantaine de dessinateurs et de géomètres. Thiéry, dans son Guide des Amateurs à Paris, s’exprime ainsi à ce sujet : « Les grands de tous les ordres de l’État, les artistes et tous les savants, ont été et vont voir journellement ces travaux. On est surpris de leur immensité, etc. » La vérité est que c’était là une œuvre gigantesque. Les minutes avaient été relevées à l’échelle de une ligne pour pied. Le seul plan de la cité avait une longueur de plus de trente pieds. Ces minutes furent réduites pour la gravure à l’échelle de une ligne pour toise. Verniquet releva en outre trois cent six plans d’édifices publics ou privés, qui furent rapportés à l’échelle de trois lignes pour toise. On avait conservé à l’hôtel de ville de Paris le dessin original sur lequel a été gravé l’atlas : il était assemblé sur une seule feuille et collé sur toile. On possédait aussi à la bibliothèque de la ville des recueils in-fol. contenant les plans très-détaillés des églises de Paris. Tous ces documents précieux sont aujourd’hui anéantis. On devine quelles sommes énormes avaient dû être absorbées par un travail de si longue haleine et qui exigea le concours d’un si grand nombre d’auxiliaires. Louis XVI avait d’abord encouragé Verniquet par quelques subventions, mais la révolution vint malheureusement à la traverse de cette vaste entreprise, et le pauvre Verniquet, abandonné à lui-même, fit de si grands sacrifices pour mener son œuvre à bonne fin, qu’il y épuisa toutes ses ressources. Toujours est-il que son plan est un chef-d’œuvre en ce genre ; en voici le meilleur témoignage qu’on en puisse donner : De Lalande, alors directeur de l’Observatoire, appelé le 25 vendémiaire an IV à donner son avis sur l’œuvre dont il s’agit, s’exprima ainsi qu’il suit : « Ce plan, dont j’ai suivi les travaux et dont j’ai admiré l’exactitude,