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sous le titre de Râdjnîti[1] ou la Politique des rois. Je dois citer aussi une traduction persane faite avant le milieu du XVIIe siècle par un mufti nommé Tâdj ed-dîn, et intitulée Moufarrih-al-kouloûb (ce qui réjouit les cœurs). Cet ouvrage, sur lequel le savant Silvestre de Sacy a publié un mémoire intéressant dans le tome X des Notices et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque du Roi, est plutôt une imitation de l’Hitopadésa qu’une traduction des contes et apologues contenus dans ce recueil. Comme la plupart des traducteurs musulmans auxquels on doit des versions de livres sanscrits, Tâdj ed-dîn a supprimé tout ce qui, dans l’original, a rapport aux croyances religieuses, à la philosophie et aux mœurs des Hindous, pour y substituer des idées empruntées au mahométisme. En ce qui concerne le choix et la disposition des sujets, il a pris la même liberté, ou, pour mieux dire, la même licence, et, en même temps qu’il a introduit de nouvelles fables dans son livre, il a laissé de côté un grand nombre de celles dont est composé le recueil sanscrit. La version de Tâdj ed-dîn a été tra-

  1. Rajneeti ; or Tales exhibiting the moral doctrines and the civil and military policy of the Hindoos ; translated from the original sanscrit of Narayun Pundit, into Brij Bhasha, by Sree Lulloo Lal Kub. Calcutta, 1809, in-8o.